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Le langage de notre chien

Bonjour,

Les personnes qui connaissent et apprécient les chiens le savent : les chiens ont leur propre langage, leur propre manière d’être et de communiquer.

Nous devrions être attentifs à notre compagnon, et lui laisser disposer, le plus possible, de la cinquième des cinq libertés fondamentales de l’animal, que je résume ainsi : la liberté d’exprimer sa nature de chien.

Par ailleurs, il est important que nous connaissions au maximum le langage des chiens pour mieux vivre avec eux et pour mieux gérer des situations. ⁽⁰⁾

En parallèle, si nous faisons ce qu’il faut, nous enseignons un langage commun à notre chien dès son plus jeune âge.

Nous commençons par le plus simple : notre langage pour nous adresser à lui.
Déjà, rien qu’à cette étape, beaucoup d’erreurs sont commises.

La plupart des personnes ont besoin d’être aidées et formées pour savoir créer et travailler ce langage. C’est encore mieux quand elles font appel à une personne qui sait leur expliquer comment optimiser cela pour leur chien et elles.

Une chose qui est souvent oubliée, c’est d’apprendre à comprendre ce que notre chien exprime et comment il le fait.

Enfin, pour des personnes plus performantes et brillantes, et si le chien et la situation s’y prêtent, il arrive que je traite des méthodes pour apprendre à notre chien un langage précis pour communiquer avec nous.

Une communication silencieuse

J’ai eu l’idée de cet article en voyant mon bébé adoré, Orion, couché en rond, collé aux pieds de ma chaise.

Il vient se coucher si près de moi particulièrement alors que nous sommes rentrés d’une des deux grandes sorties de la journée, surtout s’il a bénéficié de moments de bonheur particuliers. Ce midi, ce furent une rencontre et une séance de jeux et de détente avec une copine chienne.

Ce langage-là est fort et limpide, tout aussi fort que ne le sont des mots ou une grande expansivité.

Il me dit, à sa façon, « merci », « je t’aime », « je me sens bien », etc.

Nous devrions être attentifs et réceptifs aux « messages qui ne font pas de bruit », aux « actes immobiles ». Nous devrions les recevoir, respecter et apprécier en tant que tels, avec autant d’intensité que ceux qui font grand bruit, ou qui bougent beaucoup.

Laissons-les s’exprimer

Revenons sur la notion de liberté d’exprimer sa nature pour le chien.

Prenons un exemple qui est souvent mal interprété, et qui est le comportement où un chien, mâle ou femelle, monte sur nous et se frotte contre nous en nous tenant entre ses pattes avant.

J’ai choisi de laisser Orion le faire avec moi, parce que je sais que ce comportement est une forme d’expression de sa part qui n’a RIEN de « sexuel » et encore moins de « dominance ». ⁽¹⁾

Ce comportement, chez Orion, comme chez beaucoup de chiens, est le plus souvent synonyme de

« — J’ai très envie de jouer (encore) »

mais aussi de : « je t’aime », « merci », « c’était chouette », « je suis content », « je me sens bien, et je me sens bien avec toi », etc.

C’est surtout une des formes d’expression les plus expansives dont il me gratifie, et la preuve qu’il se sent parfaitement libre de s’exprimer, ce qui est fondamentalement important à mes yeux.

Bref, j'écoute Orion.
Nous nous écoutons.
Bien souvent, en silence.

Lui est moi sommes très silencieux lorsque nous sommes ensemble.

La plupart des gens l’ignorent car ils ne peuvent pas l’observer.
Je dois plus intervenir par des commandes parlées ou sifflées lorsque des tiers sont présents et qu’Orion change de comportement, d’autant que je ne l’attache quasiment jamais. ⁽²⁾ ⁽³⁾

Les chiens communiquent beaucoup silencieusement, beaucoup plus que vocalement.

J’enseigne, de plus en plus, des techniques et un art de la relation au chien silencieux.

Adopter ce mode de communication, c’est nous rapprocher de la communication intra-espèce chez les chiens. Cela leur facilite la vie.

Et puis, cela présente de nombreux avantages, en particulier :

  • Cela développe l’attention du chien, et notamment celle par le regard.
  • Cela permet de communiquer avec notre chien dans des environnements bruyants : savoir indiquer un « stop pas bouger » dans une zone de danger bruyante où notre voix ne parviendrait pas à couvrir le bruit, c’est très utile. Cela peut même être vital ! ⁽⁴⁾
  • Cela permet de savoir gérer des chiens déficients auditifs ⁽⁵⁾ ou sourds sans avoir besoin de développer de nouvelles compétences
    • sans les différencier d’autres chiens.
    • De plus, si nous avons déjà appliqué ces méthodes avec ces autres chiens, cela nous permet d’utiliser l’éducation par observation / duplication. C’est un facilitateur d’éducation canine bien connu.
Nous pourrions, au même titre, parler de l'importance d'éduquer des chiens à une communication sans le regard. De fait, si vous avez bien compris mon propos, nous pouvons et devrions développer toutes les formes de communication.

Sachez-le : les chiens domestiques sont multilingues dès l'instant où ils communiquent avec un humain. Notre langage commun peut (et devrait) l'être tout autant : mots, gestes, sifflements, contacts, etc.

Pour finir, je le rappelle encore : Bien entendu, il convient de faire la part des choses entre des balivernes dont certaines se vendent comme des petits pains et des connaissances sérieuses. 😉

Au plaisir,

Marc JESTIN


⁽⁰⁾ Mais attention : connaître, ce n’est pas croire à des balivernes !

⁽¹⁾ Soyons clairs : quand j’entends ou je lis « dominance », j’entends et je lis une croyance limitante.

En parlant de croyances limitantes, j’ai lu, dans un ouvrage d’une prétendue « experte comportementaliste canine », que le fait de nous lécher le visage signifie que le chien nous signale que nous devrions changer notre comportement.

Comment peut-on oser dire et écrire des âneries pareilles et disposer du moindre crédit ?

Des croyances limitantes, il y en a beaucoup, pas que dans le domaine des chiens…

⁽²⁾ Depuis qu’il est éduqué, puisque ce n’est plus nécessaire.

⁽³⁾ À noter que je m’attache à plus communiquer en silence avec lui, quand j’y pense, y compris dans ces situations.

⁽⁴⁾ Il est préférable d’éviter de nous exposer, le chien et nous, à ce genre d’environnement. Mais il est aussi fondamental d’y avoir pensé avant d’être confronté à cette difficulté. Cette notion de proactivité est très importante globalement : penser et préparer à l’avance.

⁽⁵⁾ Ce qu’ils peuvent tous devenir en vieillissant.

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