Bonjour,
J’ai pris un moment de détente ce soir, pour me laisser planer un peu dans les artifices.
Le dialogue de clôture de la fiction qui m’a distrait est :
« — Vous aussi, vous aimez ce tableau ?
— Oui, il me donne envie de vivre. »
Le tout porté par une superbe jeune femme, mais sa beauté s’arrête là. Elle est de celles que le mensonge et d’autres choses encore ne dérangent pas le moins du monde. Tant qu’elle est rémunérée pour faire ce qu’elle fait, et tant qu’elle peut se donner de bonnes raisons de faire ce qu’elle fait, dans la fiction fiction comme dans la fiction réalité qu’elle vit, tout va pour le mieux, selon elle.
Une forme de dissociation comme une autre qui passe inaperçue dans un asile à ciel ouvert où elles abondent.
Quelle question !
La question que je me pose n’est sûrement pas si j’ai envie de vivre, ni, encore moins, qu’est-ce qui me donne envie de vivre.
J’ai bien trop de respect pour la vie, et notamment la vie humaine, cette merveille qui m’a été léguée par des millions de générations successives et une myriade de progrès improbables et sublimes.
Je n’ai pas le moindre besoin d’avoir envie, pour vivre.
La vie est un mystère et un présent dont j’ai le privilège de jouir.
Bienvenue en Enfer
La vraie question que je me pose est : « Comment ai-je réussi, tout ce temps, à survivre à ce monde corrompu et perverti jusqu’à sa moelle ? ».
Un monde où tant de gens n’ont de cesse de nous pervertir, de nous conditionner, de nous emmener avec eux dans une valse macabre d’un monde où tout est faux, fabriqué de toutes pièces et, malheureusement, très loin de la recherche de la perfection.
Vivre dans ce monde, c’est être enfermé dans un bocal et ne jamais plus pouvoir sortir de ses errements sans fin : coutumes, conditionnements, croyances, tentations, perversions, etc…
Ce produit commercial qui m’a tant distrait, et il est vrai tant touché, en réalité, n’est rien qu’une énième création d’esprits tortueux.
Il n’est qu’un amoncellement de vanités et de vacuités qui n’ont plus rien à voir avec l’essence de la vie.
Il véhicule des choses qui n’ont de valeur que celles que leur accordent ceux qui veulent bien leur en accorder.
Ses principaux ressorts sont liés à des vices, comme c’est bien souvent le cas, à commencer par le mensonge, la lâcheté et la cruauté (et la bêtise, bien sûr : toujours sur les bons coups, celle-là !).
Il ne répond à aucune question dans le réel de la réalité.
La réalité, la vie même, n’y sont qu’accessoires dont on se sert à l’envi.
Conscience
Il est une création d’esprits qui ne sont pas connectés avec la conscience claire et pure et ne cherchent pas à l’être.
La conscience claire et pure, c’est celle qui permet de voir ce monde tel qu’il est.
La conscience claire et pure, c’est celle qui nous permet de traverser ce cadeau qu’est la vie en semant des fleurs, en évitant les nombreux pièges, et en étant plus serein, paisible, équilibré et heureux.
Le monde, lui, pour l’essentiel, est le produit d’âmes qui vivent et racontent des fables, fables inventées et créées par leurs paires et par elles-mêmes, et ainsi de suite. Fables très imparfaites et qui alimentent le Côté Obscur.
Et ça, lorsqu’on l’a bien compris, cela peut devenir terriblement oppressant.
Le Paradis, une autre métaphore
Heureusement, nous pouvons nous en libérer et nous en détacher.
Cela signifie que nous avons développé nos capacités à prendre du recul et à porter, sur toute chose, un regard profond.
C’est alors que les vacuités nous apparaissent comme telles, idem pour les vanités : elles n’ont alors plus d’emprise sur nous.
Pour certains, qui ont construit leur « raison de vivre » ⁽¹⁾ sur l’envie et qui ont bâti cette envie sur quelques-unes de ces vanités et vacuités, cela peut être un moment délicat à vivre.
S’ils parviennent à franchir le col, ils vivront une libération salvatrice et bienfaitrice.
Terrain miné
Je termine par une petite mise en garde, car le Paradis n’est qu’une métaphore, et, même lorsque nous nous en approchons, nous devons continuer de vivre dans le monde réel. Dans ce monde réel, ils y a une immense masse de gens qui vivent en Enfer, voire qui en vivent.
Beaucoup d’entre eux s’agrippent frénétiquement à des vanités et vacuités.
Ils peuvent décider de nous voir comme des ennemis.
Certains peuvent devenir redoutablement toxiques, nocifs voire directement agressifs à notre encontre.
Voir à ce sujet mon article : Il a tort, mais il ne le sait pas, le pauvre.
Au plaisir,
⁽¹⁾ Expression qui coche toutes les cases : vanité ET vacuité.